mardi 16 juin 2015

LES CONVENIENCES STORES DÉBARQUENT EN FRANCE !


Après leur boum en Grande-Bretagne, les convenience stores font leur percée sur le vieux continent.
Les mœurs citadines évoluent et ce nouveau type de commerce s’engouffre dans cette niche.
Bien qu’ils soient une véritable aubaine pour certains grands groupes, ils ne semblent pourtant pas être pérennes.

La population bobo aux horaires atypiques, est en quête de solutions pour se simplifier la vie. Le convenience store est leur réponse.
Ces citadins n’ont plus le même rythme de vie qu’auparavant. L’ouverture de magasins le dimanche et le soir est pour eux un gage de liberté.
Le convenience store assure à cette nouvelle clientèle, un service en continu que ne peuvent offrir les grandes surfaces.
Pourtant, le droit social français bride leur développement, restreignant le travail dominical et de nuit.
Malgré ces barrières, de grands groupes se sont emparés de ce concept et réussissent.


LES MOTS D’ORDRES : CONVIVIALITE, PROXIMITE.

A l’opposé du concept de mass market, le convenience store répond aux principales attentes d’une population dont le comportement change.
La grande distribution est en pleine mutation elle aussi.
En milieu urbain, beaucoup moins de gens aiment aller dans de grands magasins aux linéaires gigantesques où certes, le choix est énorme, mais où le contact humain est inexistant.
La notion de boutique, bistrot, marchés, bref tout ce qui est petit et convivial attire et séduit.
La surconsommation, modèle sur lequel fût bâti la grande distribution, a vécu.
Le convenience store impose un ciblage très précis : «  nous passons d’une distribution de masse à un commerce de précision. L’approche ne doit plus être quantitative mais qualitative. » indique Philippe Moati, directeur de recherche au Credoc* 

« CHEZ JEAN » … CELUI QUI A TOUT COMPRIS !

Les Carrefour City, Monop Daily, U Express, Petit Casino … ont fleuri, mais Chez Jean est celui qui fait référence en la matière en France.
6 magasins, un chiffre d’affaire de 6 millions d’euros, un décor pensé, une production sur-mesure, une dimension émotionnelle toujours à l’esprit et une perspective d’évolution à 200 échoppes d’ici 2019.
Ce modèle résultant d’une joint venture entre le réseau de presse Relay et le distributeur Casino confirme que le convenience store est bel et bien lancé en France.
Mi-cafetier, mi-épicier, un peu distributeur de presse et spécialiste de la restauration rapide, il évolue dans une logique de full service : satisfaire ses clients depuis le petit café de 7h du matin à la bouteille de vin achetée après 21h. 
                      
                                                                      

UN CONCEPT PERFORMANT AUX LIMITES POURTANT VISIBLES

Outre le problème du droit social français, sa localisation peut être un frein.
Les emplacements urbains coûtent beaucoup plus chers que ceux de périphérie.
Et la concurrence est rude !
La partie restauration rapide est talonnée par les fast-food et les boulangeries de quartier, l’épicerie doit faire face aux supérettes et la presse aux bureaux de tabac.
Le convenience store ne pourra pas se développer à outrance sans risquer de rompre avec sa promesse d’authenticité et d’individualisation.
Le piège de tomber dans le normatif et dans le process standardisé est bien réel au risque de perdre le côté artisanal qui fait son succès.

On comprendra aisément que si le convenience store a un avenir qui ne semble être éternel, il met surtout en évidence, les besoins profonds de tout consommateur : entrer dans un magasin convivial, chaleureux, authentique où la dimension humaine est omni présente.
Le message est clair : certes les habitudes de la population urbaine changent mais les retours aux fondamentaux du commerce sont impératifs.
Oublions les mastodontes de la grande distribution, « réhumanisons » les grands magasins.



* Centre de Recherche pour l’Etude et l’Observation des Conditions de vies

Aucun commentaire: