Après leur boum
en Grande-Bretagne, les convenience stores font leur percée sur le vieux
continent.
Les mœurs
citadines évoluent et ce nouveau type de commerce s’engouffre dans cette niche.
Bien qu’ils
soient une véritable aubaine pour certains grands groupes, ils ne semblent
pourtant pas être pérennes.
La population
bobo aux horaires atypiques, est en quête de solutions pour se simplifier la
vie. Le convenience store est leur réponse.
Ces citadins
n’ont plus le même rythme de vie qu’auparavant. L’ouverture de magasins le
dimanche et le soir est pour eux un gage de liberté.
Le convenience
store assure à cette nouvelle clientèle, un service en continu que ne peuvent
offrir les grandes surfaces.
Pourtant, le
droit social français bride leur développement, restreignant le travail
dominical et de nuit.
Malgré ces
barrières, de grands groupes se sont emparés de ce concept et réussissent.
LES MOTS
D’ORDRES : CONVIVIALITE, PROXIMITE.
A l’opposé du
concept de mass market, le convenience store répond aux principales attentes
d’une population dont le comportement change.
La grande
distribution est en pleine mutation elle aussi.
En milieu urbain,
beaucoup moins de gens aiment aller dans de grands magasins aux linéaires
gigantesques où certes, le choix est énorme, mais où le contact humain est
inexistant.
La notion de
boutique, bistrot, marchés, bref tout ce qui est petit et convivial attire et
séduit.
La
surconsommation, modèle sur lequel fût bâti la grande distribution, a vécu.
Le convenience
store impose un ciblage très précis : « nous passons d’une
distribution de masse à un commerce de précision. L’approche ne doit plus être
quantitative mais qualitative. » indique Philippe Moati, directeur de
recherche au Credoc*
« CHEZ
JEAN » … CELUI QUI A TOUT COMPRIS !
Les Carrefour
City, Monop Daily, U Express, Petit Casino … ont fleuri, mais Chez Jean est
celui qui fait référence en la matière en France.
6 magasins, un
chiffre d’affaire de 6 millions d’euros, un décor pensé, une production
sur-mesure, une dimension émotionnelle toujours à l’esprit et une perspective
d’évolution à 200 échoppes d’ici 2019.
Ce modèle
résultant d’une joint venture entre le réseau de presse Relay et le
distributeur Casino confirme que le convenience store est bel et bien lancé en
France.
Mi-cafetier,
mi-épicier, un peu distributeur de presse et spécialiste de la restauration
rapide, il évolue dans une logique de full service : satisfaire ses
clients depuis le petit café de 7h du matin à la bouteille de vin achetée après
21h.
UN CONCEPT
PERFORMANT AUX LIMITES POURTANT VISIBLES
Outre le problème
du droit social français, sa localisation peut être un frein.
Les emplacements
urbains coûtent beaucoup plus chers que ceux de périphérie.
Et la concurrence
est rude !
La partie
restauration rapide est talonnée par les fast-food et les boulangeries de
quartier, l’épicerie doit faire face aux supérettes et la presse aux bureaux de
tabac.
Le convenience
store ne pourra pas se développer à outrance sans risquer de rompre avec sa
promesse d’authenticité et d’individualisation.
Le piège de
tomber dans le normatif et dans le process standardisé est bien réel au risque
de perdre le côté artisanal qui fait son succès.
On comprendra
aisément que si le convenience store a un avenir qui ne semble être éternel, il
met surtout en évidence, les besoins profonds de tout consommateur :
entrer dans un magasin convivial, chaleureux, authentique où la dimension
humaine est omni présente.
Le message est
clair : certes les habitudes de la population urbaine changent mais les
retours aux fondamentaux du commerce sont impératifs.
Oublions les
mastodontes de la grande distribution, « réhumanisons » les grands
magasins.
*
Centre de Recherche pour l’Etude et l’Observation des Conditions de vies